Le 02 Déc. 2009, lors de son discours à La Seyne-sur-Mer sur la relance, Sarkozy a avoué que "La crise est venue de la dérive d’un modèle anglo-saxon".Pourtant c’est bien ce modèle anglo-saxon qui faisait rêver Sarkozy.
En effet, en 2007, à peine élu, il souhaitait réformer la France afin de l’appliquer…
"Ce que les socialistes (anglais, ndlr) ont compris, la droite Française pourrait la mettre en oeuvre" (cf Discours de M. le Président de la République devant l'Assemblée des Entrepreneurs CGPME)
En 2006, il demandait même à importer le modèle des subprimes ou crédits hypotéquaires en France (suite à sa visite aux États-unis)...
Imaginons juste un instant que la crise se soit passée à la fin du mandat de Sarkozy , et que la France ait alors un modèle économique à la « Anglo-saxonne », où en serions nous aujourd’hui ?
Malgré tout, à Toulon, aucune remise en question, aucun mea culpa, aucune part de responsabilité dans la crise actuelle : Sarkozy se satisfait de lui-même et de son action :
"Les résultats sont là, il ne s’agit pas d’autosatisfaction, il s’agit, mes chers compatriotes, de savoir qui a dit la vérité au moment où la crise frappait le plus fort[...]"
"Je ne dis pas cela par autosatisfaction naturellement, je demande simplement, mes chers compatriotes, qu’avec honnêteté chacun réfléchisse à ceci[...]"
"Je veux que chacun me comprenne, je suis bien conscient des souffrances et des difficultés et pas satisfait de voir le chômage qui augmente, mais à un moment donné je suis bien obligé de dire la vérité aux Français et de remettre les points sur les « i », cela fait du bien à tout le monde[...]"
"Je pense qu’un peu d’honnêteté doit conduire à reconnaître que la politique économique qui a été conduite a été adaptée à la situation de la France. Pourquoi ? Parce qu’en situation de crise, il faut savoir garder son sang froid, réagir tout de suite mais ne pas surréagir et ne pas sous réagir[...]" (Seyne-sur-Mer, le 01/12/2009)
Sarkozy n’a pas donc changé :
"Je me souviens de l’énergie qu’il a fallu développer pour convaincre que je ne n’étais pas devenu socialiste, interventionniste, nationaliste, protectionniste..." (Seyne-sur-Mer, le 01/12/2009)« il est devenu pragmatique » comme il aime si bien le dire :
"Il ne s’agit pas pour moi d’épouser un nouveau système idéologique, il s’agit d’être pragmatique" (Montrichard - Jeudi 20 novembre 2008)Ce pragmatisme ressemble plus à mélange d’opportunisme et de démagogie, basée sur les sondages d’opinions.
La preuve est ainsi faite que Sarkozy vient de perdre une nouvelle fois toute crédibilité à régler la sortie de crise ou la moralisation du capitalisme…
