• Morano «la castafiore» et «la vulgarité» d'Amara
En décembre 2007, le torchon brûle entre les deux femmes ministres. Nadine Morano est la première à lancer les hostilités, en jugeant que «Fadela Amara au gouvernement, cela montre les limites du casting à la Fogiel».
Réponse quelques jours plus tard de l'intéressée : «J'ai tendance à croire que Nadine Morano, c'est la Castafiore». «Elle est sympa mais elle énerve tout le monde et tout le monde la fuit».
Ce a quoi Nadine Morano rétorque : les «écarts de langage [de Fadela Amara], ses dérapages verbaux, sa vulgarité, font partie de son personnage. Mais quand on a la chance et l'honneur d'être ministre de la République, on ne dit pas ‘à donf'. Reproduire au plus haut niveau de l'Etat de tels codes de langage, c'est emprisonner les jeunes dans ces codes». Moi aussi, j'ai grandi dans une cité (…), chez moi, il y avait des cafards qui grimpaient sur les murs. Mais je m'en suis sortie».
• Morano et la « confusion » de Boutin sur les mères porteuses
Le 28 juin 2008, c'est au tour de la ministre du Logement Christine Boutin prise pour cible par Nadine Morano. Cette dernière déplore la «confusion» de sa collègue dans le débat sur les mères porteuses.
Opposée à la légalisation de la «gestation pour autrui», Christine Boutin avait critiqué la position de Nadine Morano, elle-même en faveur d'un cadre légal pour les mères porteuses.
Tenace, la secrétaire d'Etat à la Famille s'était alors dit prête à porter l'enfant de sa fille si celle-ci souffrait d'une malformation utérine, qualifiant la réaction de sa collègue de «passionnée». Avant d'ajouter : «Je ne donne pas à Christine Boutin le monopole des convictions religieuses».
• Morano et les ministres «d'origine maghrébine ou africaine»
Interrogée le 17 décembre 2008 sur France Info sur la situation de Rachida Dati et Rama Yade au sein du gouvernement, Nadine Morano explique alors que les ministres issus de la diversité doivent «en faire plus que les autres». «On n'est pas protégé parce qu'on est d'origine maghrébine ou africaine. On doit (faire) comme les autres, et je dois dire même, plus que les autres», ajoute-t-elle.
• Morano conseille à Yade de la «fermer» ou de «démissionner»
Rama Yade s'attire les foudres de sa collègue en critiquant la suppression des avantages fiscaux aux sportifs. «Quand on n'est pas d'accord avec la politique menée par le gouvernement, c'est simple : ou on ferme sa gueule, ou on démissionne, vous connaissez l'adage», lance Nadine Morano le 1er novembre 2009 sur Canal +. (Voir la vidéo)
«Lorsqu'on n'est pas d'accord, on fait un choix, soit on se tait, soit on s'en va», insiste-t-elle. La secrétaire d'Etat à la Famille critique également l'attitude de la benjamine du gouvernement, qui a renâclé à se présenter aux régionales dans le Val d'Oise, afin de poursuivre son implantation dans les Hauts-de-Seine. «Quand vous faites de la politique, vous le faites dans une stratégie collective, notamment d'ailleurs, en ce qui concerne les régionales».