La séries de problèmes (Cadarache, Tricastin, EPR...) se poursuit dans le nucléaire français.Deux jours après avoir révélé de graves failles dans le chantier de l'EPR, le réacteur de 3e génération, l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) signale, ce mercredi, l'irradiation accidentelle d'un travailleur d'une société sous-traitante intervenant sur le site de la centrale nucléaire de Flamanville (Manche) et a classé cet incident au niveau 2 de l'échelle INES.
Le niveau 2, sur cette échelle internationale qui en compte huit -de 0 inclus à 7- correspond à une contamination humaine à l'intérieur du site et/ou à des défaillances importantes des dispositions de sécurité.
Le quart de la dose autorisée
"La dose reçue au cours de l'incident a été estimée à 5 millisieverts, soit la quart de la dose annuelle autorisée pour les travailleurs du nucléaire", indique l'ASN, qui précise que l'incident a eu lieu lors d'un contrôle de soudure par gammagraphie.
Les gammagraphes sont des appareils de radiographie qui servent à contrôler le bon état de soudures à l'aide de rayons X ou gammas. Ils contiennent une source radioactive d'irridium 192 de haute activité.
Non respect des procédures
Toujours, selon l'ASN, cette irridiation accidentelle est due au non-respect de procédures essentielles de radioprotection. Le 29 septembre, ce travailleur est intervenu pendant plusieurs secondes dans une zone comportant une "source radioactive de haute activité" croyant à tort que l'opération était achevée et que l'appareil se trouvait à nouveau en position de sécurité.
La société sous-traitante a été inspectée depuis par l'ASN et l'Inspection du travail. Les écarts aux règles de radioprotection ont été confirmés, mais des actions correctives ont été mises en place.
Déjà 3 incidents en 2009, dont Cadarache
Le premier a eu lieu le 3 mars, en raison du non-respect d'une exigence de sûreté lors de la réception d'un échantillon de matière fissile à l'installation Melox d'Areva à Marcoule (Gard), et le second avec la sous-évaluation de résidus de plutonium par le commissariat à l'énergie atomique (CEA) à Cadarache (Bouches-du-Rhône), rendue publique début octobre.
Un accident de niveau 3, correspondant à la contamination grave d'un travailleur, était survenu le 12 mars 2008 à l'Onera (recherche aérospatiale) de Toulouse, par une source radioactive au cobalt 60.
